[Mariage] Le banquet

Haussement de sourcil comtal lorsque la jeune femme qui a remporté le tir a l'arc pose ses lèvres en un baiser sur la joue de son époux. Et oui, Comtessa, jalouse, même si elle fait comme si de rien n'était. Elle y tient à son homme. Qui pourrait lui en vouloir? C'est qu'il s'en est passé des choses entre leur premiere rencontre et leur union devant dieu et les hommes. Il a fallu attendre la mort d'un époux et d'un frère pour qu'ils se rapprochent pour que ledit frère et époux ne souffre point. Il a fallu aussi faire avec une promise semblable à du vent. Il a fallu accepter de l'aimer en silence et de combattre ses sentiments malgré des soirées iraisonnées passées a ses cotés en Tournai et qui voyaient leurs sentiments s'intensifier jusqu'à ce voir reconnus lors de joutes en Alençon. Bébé qui en aura été les conséquences. Bébé qui aura été caché par pure fierté. Elle n'aurait assumé ce batard de toute façon. Elle avait déjà prévu pour lui l'abandon dans un monastère quelconque lorsqu'elle revit le Chevalier en les murs d'Amboise. Etrange moment qui failli voir une rupture totale. Le Chevalier reste un homme. Et un homme n'aime pas faire des choix lorsqu'il n'a pas prévu d'en faire. Elle, pour qui son coeur s'était épris et qui portait la vie fruit de leur péché? Ou cette autre qui avait la qualité de fiancée et qui ne donnait plus signe de vie depuis des mois? Comtesse a bout qui aurait consommé la là fin de leur amitié profonde. Vivre sans lui? Il était hors de question. Et vivre avec seulement son amitié? Hors de question également. Et finalement les coeurs eurent raison d'eux. Il y eu aussi la mort de leur fille qui vint rajouter a un moment donné des doutes sur leur vie commune. Et finalement... Alors oui elle y tient. Elle l'aime. Il est sa vie, son âme, son tout, son entier. Pour lui elle se damnerait et vendrait son ame au diable.

Esquissant un sourire pour faire comme si de rien était, elle regarde la jeune femme encore quelques instants avant de revenir a la réalité. Il faut... Ne pas y penser, elle n'a rien a craindre apres tout. Et il n'y aura que elle. Il a juré et promis. Et puis, il y a le vainqueur des joutes. Alors... Ne plus savoir ou elle est. Et rougir. Qu'est-ce que... geste discret de son époux. Oui, le heaume. Elle va pour prendre le trophée et s'avance vers le chevalier de Pardailhac.
Messer Azdrine... voilà un beau spectacle qu'il nous a été permis de voir en ce jour. Je vous remercie, vous ainsi que tous les autres jouteurs. Recevez Messer en guise de trophée, ce heaume façonnée par les mains d'un artisan flamand. Puis amusée elle lui murmure un peu fort pour que son époux entende.C'est Guillaume qui l'a choisi... j'espere qu'il vous plaira mais ses gouts sont assez particuliers...

En effet, le heaume à tête de crapaud était sommé d'un original cimier. Entre deux jaunes plumes, le buste d'une jeune fille vêtue de vert et de blanc exhibait haut une escarboucle de sable, telle que celle figurant sur le blason de la baronnie où tous étaient aujourd'hui assemblés.

Azdrine remarqua que l'épouse de Guillaume fut quelque peu gênée. Qu'avait il fait pour cela ? Il ne le savait pas et tenta de cacher ses questionnement.

La jeune mariée s'avance vers le vainqueur des joutes avec le trophée à la main. Un magnifique heaume à tête de crapaud, heaume très utile par ses bords fuyants qui permette d'éviter les coups plus facilement.

Messer Azdrine... voilà un beau spectacle qu'il nous a été permis de voir en ce jour. Je vous remercie, vous ainsi que tous les autres jouteurs. Recevez Messer en guise de trophée, ce heaume façonnée par les mains d'un artisan flamand.

Comtesse, je vous remercie de vos félicitations. elles me vont droit au coeur. Cet artisan flamand fait vraiment de très belles pièces et je ne manquerai point de me rendre à son atelier lors de mon prochain passage à Herzeele, en terres de Cassel.

Azdrine repensa à ce moment ou il avait accéder à la noblesse par l'octroye des terres flamandes. Herzeele signifiait petit coeur.Il se contenta de sourire puis répondit à la comtesse.

Le choix est parfait. Je ne croyais jamais un jour porter l'escarboucle de sable mais l'avenir réserve bien des surprises n'est il pas ?

Quant aux gouts de votre époux, je ne saurais juger s'ils sont particuliers mais je puis affirmer qu'il en a de bons, si vous me permettez de vous complimenter sur votre beauté, en toute franchise et tout respect.

Serait-ce un sourcil chevaleresque qui se leve lorsqu'elle glisse une oeillade à son époux? Oui ils en reparleront ce soir. Ils ne feront point d'esclandre icelieu, si tant est que l'on puisse appeler esclandre une taquinnerie désormais maritale et qui finira certainement comme toutes les autres. Du moins lorsqu'ils auront retrouvé un brin d'intimité, il ne faut pas abuser non plus. Et Une alliance ne saurait mettre fin à ce jeu qui a toujours été le leur. Et pour une fois, elle ne fait allusion à son age avancé. Pour une fois...

Revenant au vainqueur des joutes, elle sent le rouge lui monter aux joues lorsque quelques compliments s'échappent pour venir à ses oreilles. Qu'y répondre? Elle n'a jamais été bien a l'aise avec les flatteries et esquisse un sourire timide à son adresse.

- Sachez que vous serez toujours le bienvenu icelieu. Et il en est bien sur de meme pour toutes et tous qui etes venus ici ce jour sourit elle en s'adressant à l'assemblée. Puis elle sentit une main venir froler sa hanche. Un doux souflle discret, un léger signe de tete a l'encontre du Baron et elle marque deux aps de recul. C'est qu'l reste encore un vainqueur ou plutot une à féliciter.

Saluant le chevalier vainqueur alors qu'il s'en allait regagner sa place aux côtés de son épouse, Guillaume sourit à la comtesse en même temps qu'il reprenait la parole. Car la cérémonie avait beau être des plus plaisantes, il fallait songer à éviter que tous ne prennent racine.

- Or donc, vous le savez, vous l'avez vu, une dame reste encore à féliciter. Une dame qui porte deux fois le tortil chevaleresque. Cette dame, en plus des exploits qui lui valent le respect et la considération de toute la France, et pour laquelle nombre de nobles sont d'amour perclus, a prouvé, en mes terres, maîtriser les jeux de son rang comme personne. C'est donc une grande joie d'accueillir devant moi, une amie, une pair, la vicomtesse de Pompadour, dame Marie Alice d'Eymoutiers...

Marie avait suivi les remerciements et félicitations toujours assise à sa place, applaudissant les vainqueurs.

Sourire aux lèvres en regardant les nouveaux époux, souvenir de son propre mariage avant qu'un voile ne vienne se poser pour assombrir ses yeux. Passé, rien ne servait de le ressasser...

La voix de Guillaume prononçant son nom l'a sortie de ses rêveries, manquant de laisser choir à terre le verre qu'elle tenait à la main.

Se levant avec une grimace suite au faux mouvement venant lui rappeler que son épaule n'était pas au mieux de sa forme, Marie s'avança donc vers le couple.

Merci pour les compliments mais je n'en mérite pas tant. Toussotement gêné, il en faisait beaucoup trop là, elle n'avait rien fait de particulier. Et mes félicitations renouvelées pour votre union, vous souhaitant de longues et heureuses années.

Acquiesçant et souriant aux dires de la chevalier, Guillaume la remercia d'un courtois sourire.

- Gente dame, vous avez triomphé de bien redoutables adversaires lors du pas d'armes qui vit votre triomphe, proclamé par Vertu. Aussi présent doit-il vous estre remis, selon l'agréable coutume que chantent les trouvères. C'est pourquoi, décoré par un excellent artisan brugeois, je m'en vais vous remettre non une robe de dentelle de Bruges mais bien cet écu, peint à vos couleurs.

Aussitôt, un valet, habillé d'un tabard aux armes de Marchiennes, arriva de derrière le comte, pour présenter à ce dernier un lourd objet recouvert d'une épaisse couverture de brocard bleu. Se découvrant peu à peu sous les gestes experts émergeait un écu de gueule, à l'orle de sable et portant en son centre une représentation enlevée d'un perce neige d'argent - à l'encontre des usages héraldiques, qui ne connaissait guère ce meuble.

- Dame Marie Alice, il m'est grand'plaisir de vous offrir cet écu, car si je ne doute point que vous savez vous prémunir par votre épée des coups félons, ce présent témoignera à jamais de la sincère amitié que je vous porte et qui, je l'espère, continuera à exister entre nos deux familles.

Marie regarda avec curiosité le valet et sourit en voyant l'écu une fois découvert.

Grand merci pour ce présent que je trouve magnifique et fort utile par les temps qui courent.

La jeune femme passa les doigts sur la fleur trônant au centre.

Je remercie la Vertu, clin d'oeil à Zalina dans la salle, de m'avoir ainsi nommée, Kirah de nous avoir ainsi tous représenté ainsi que vous deux pour avoir partagé avec nous cet heureux évènement.

Sur un ton plus bas, elle rajouta près de l'oreille de Guillaume.

Et nous avoir permis de démontrer que les Dames Blanches ne cèdent rien devant les Licornes.

Avant de retourner s'asseoir et de récupérer son verre pour porter un toast.

Longue et heureuse vie aux mariés!