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 D'un pas de deux entre une Rose et une ombre noire

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Daresha
Rose Impériale
Daresha


Messages : 158
Date d'inscription : 29/09/2007
Localisation : De l'autre côté du miroir

D'un pas de deux entre une Rose et une ombre noire Empty
MessageSujet: D'un pas de deux entre une Rose et une ombre noire   D'un pas de deux entre une Rose et une ombre noire Icon_minitimeLun 11 Aoû - 12:32

- Ma Dame, ce cheval est à peine débourré, vous ne devriez pas…
- Me pensez vous piètre cavalière ?
- Non Dame, bien sûr que non… Mais c’est là un jeune entier plein de fougue et difficile à contrôler, et je n’ai pas envie de subir les remontrances de votre époux s’il venait à vous arriver quelque chose…
- Mon époux serait-il donc icelieu sans que je le sache ?
- Non Dame.
- Et même s’il se trouvait entre les murs de sa propriété, pensez vous qu’il aurait son mot à dire ? Elle fixa avec sévérité quelques secondes le jeune garçon d’écuries, et reprit sans lui laisser le temps de répondre. Non, il ne l’aurait point. Je n’ai nul besoin d’autorisation et encore moins celle d’un époux absent. . Ces derniers mots fusèrent de cette douleur qui avait pris feu au creux de son cœur. Combien de mois sans nouvelles ? Etait-il mort ? Blessé ? Où se trouvait-il à cet instant ? Et pensait-il à elle ? Aucune réponse satisfaisante ne trouvait grâce à ses yeux et cela ne la faisait souffrir que plus. Mais elle n’avait pas perdu ce don habile de savoir caché aux yeux du monde ce qu’elle ressentait au fond d’elle-même.

Avec indifférence, elle tendit sa main en sa direction pour que le jeune garçon lui donne la longe attachée au licol de cuir que portait le bal animal à la robe de jais. Il s’exécuta avec une grande hésitation. Mais qu’est-ce qui était pire entre les foudres d’une Rose à laquelle on désobéit, ou celles d’un Chevalier qui aura appris que son épouse s’est rompue le cou ? Comme il n’avait devant lui que la Comtesse dont le regard envoûtant s’était teinté de tâches noires et qu’il lui était impossible de comparer avec objectivité, il préféra suivre les prescriptions de sa maîtresse. Peut-être s’en mordrait-il les doigts, mais cela il le saurait plus tard. Et quand il le saurait, de toute façon cela serait bien trop tard pour changer le passé. La seule qui lui restait donc à faire était de le prier Lui, la haut, que la Rose ne se retrouve pas blessée ou même pire. N’osant pas lui proposer son aide pour panser et seller le jeune entier, le palefrenier s’éclipsa discrètement et laissa Belle et Bête à leur tête-à-tête.

Elle caressa le chanfrein immaculé de tout épis disgracieux de la bête, qui plongea ses naseaux dans le coup blanc et parfumé de sa cavalière du jour, le caressant de son souffle chaud. Peut-être cavalière des jours à venir ? Le Beau Gris avait été contraint à un repos forcé jusqu’à ce qu’arrive la fin de ses jours, suite à une sérieuse blessure au postérieur droit qui avait entraîné une boiterie chronique. Elle avait depuis cherché, en vain, une monture qui lui conviendrait, mais aucune de celles qui étaient passées sous son séant, ne l’avait satisfaite. S’il est bien une chose qui ne puisse trouver d’explication rationnelle, c’est bien la relation qui peut se nouer entre un destrier et son cavalier ; étrange lien de confiance et d’auto dépendance, d’amitié et de reconnaissance de la qualité de l’autre. Peut-être qu’ici se créerait ce lien entre la Rose impériale et le Frison flamand.
Doucement, sa main délaissa le chanfrein pour flatter avec la plus grande délicatesse le poitrail fort et l’encolure qui gagnaient doucement en muscles. Le cheval n’était pas bien grand, un petit mètre cinquante, tout au plus, mais à en juger sa croupe large qui dépassait son garrot, il allait sans doute encore gagner quelques centimètres ; après tout, il n’avait qu’à peine trois ans. Elle l’attacha ensuite à un rond de métal qui avait été scellé dans un des murs de l’écurie. Elle ne prit pas la peine de faire un nœud étudié, et passa simplement dans le cercle rouillé la longe en l’enroulant sur elle-même. Si le jeune frison se prendrait à tirer au renard afin de tester la résistance de son atlas et de ses cervicales, il n’y aurait là aucun risque à ce qu’il se blesse sérieusement, ce qui avouons le, serait chose fâcheuse. Puis elle s’attela à son pansage à l’aide de diverses brosses, étrilles et cure-pied – petit morceau de fer recourbé et incrusté dans un petit manche de bois vulgaire. L’entier ne bougea pas de trop et fut plutôt sage. Il s’amusa juste lorsque vint le moment du curage de sabot, à appuyer sa demi tonne bien pesante sur la Rose à chaque fois que celle-ci lui soulevait un membre. Poids plume contre poids lourd, mais la première ne s’en laissa pas compter, encore moins quand le second s’essaya à lui mordre son séant moulé dans une culotte de cuir ayant fait son temps. Sans doute le trouvait-il à son goût, mais ce ne fut pas le cas de la Rose, qui le lui fit savoir, d’une manière toutefois, douce et ferme. Enfin, il ne resta plus qu’à le parer comme il se devait de l’être. Sur un tréteau de bois tenant par la seule volonté divine, disposé non loin par le palefrenier avant de s’éclipser, avait été posé tout le matériel dont avait besoin la Dame : deux épais tapis noir, dont un était brodé des armes du haras flamand ; une selle de cuir dont le pommeau et l’arçon ressortaient avec proéminence pour maintenir l’assise du cavalier qui trouverait place sur le siège ; un filet doté d’un mors simple et d’une muserolle doublée ; une large martingale. Enfin, elle ajusta ses vieilles bottes qu’elle traînait depuis des années mais dont elle n’avait pas l’intention de se débarrasser, ses éperons ; elle referma le col de son chemisier blanc et recouvrit ses mains clair de ses gants qui étaient tout aussi jeunes que ses bottes, soit dit en passant.

Par la bride et après avoir pris soin de d’attraper une petite cravache, elle mena sa monture du jour – on fait avec ce qu’on a sous la main… -, à la carrière qui avait été aménagée pour le travail des chevaux. Le lecteur notera que la Comtesse faisait là preuve d’un peu de raison, et qu’elle n’allait pas tout de suite partir dans la forêt flamande avec un cheval qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Elle en aurait été capable pourtant, mais elle ne le fit point. Mais peut être avait-elle une autre idée en tête. Elle referma derrière elle l’entrée sommaire de la carrière et mena en son centre le frison. Elle resserra la sangle tant bien que mal, le cheval donnant l’impression de se gonfler pour l’en empêcher ; puis glissant son pied à l’étrier, elle se mit en selle. L’Amazone du moment était fin prête pour quelques tours de piste.
Frôlant de ses talons piquants les flancs de jais, elle invita l’animal à s’élancer en avant dans un pas cadencé. Main droite, main gauche, quelques tours pour l’échauffer, puis passage à l’allure supérieure. Pour un récent débourré, il se laissait mené avec une aisance agréable. Si elle n’avait pas vu son destrier galoper furieusement dans les prés environnants, elle se serait demandée ce que le garçon d’écurie avait pu boire pour voir dans cet entier placide, un vif animal. En pleine confiance, elle le poussa à galoper et il ne se fit pas prier. Et là, la vivacité dont il avait été question un peu plus tôt, se matérialisa. Certainement heureux de se dégourdir les membres, le frison partit dans une longue série de coups de cul assez vivaces. Que fa ire dans ses cas là ? Garder son dos droit mais l’incliner en arrière légèrement, avancer son bassin et suivre tant bien que mal le mouvement de la furie équine pour éviter de douloureuses conséquences sur les lombaires fragiles, garder ses talons baissés, maintenir ses mollets au contact des flancs agités pour continuer à faire avancer l’animal, ne pas tirer sur les rênes et surtout, attendre que la tempête se calme d’elle-même car il ne faut pas oublié qu’elle pèse son poids.

Quelques longues minutes s’écoulèrent avant que le jeune entier ne retrouve son flegme dans un hennissement de satisfaction bruyant. Le sentant souffler comme un bœuf sous elle, elle le laissa reprendre sa respiration tout en lui flattant l’encolure. Bien que cheval au sang froid, il avait malgré tout de la sève ardente qui coulait dans ses veines. Cet animal lui plaisait. C’était lui qu’elle prendrait pour monture attitrée et favorite.

- Baranhor… Voilà le nom qui sera désormais tien.
Puis elle le fit à nouveau aller de l’avant. Se succédèrent voltes, demi-voltes, diagonales et autres figures équestres simples jusqu’à ce qu’elle décide d’y mettre fin.
- Et si nous allions nous promener dans la forêt ? demanda la Rose avec un léger sourire. Combien de temps n’avait-elle goûté cette liberté qui vous enivre lorsque vous chevauché dans des bois emplis de la seule vie animale ? L’appel était trop irrésistible et elle s’y décida d’y répondre.
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