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 Quo vadis?

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Guillaume_de_Jeneffe
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MessageSujet: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeVen 4 Fév - 16:07

Rien n'avait vraiment changé, depuis les mois qu'il avançait, lentement et déterminé, vers le nord qu'abreuvait le bras de l'Atlantique que l'on appelait, par un jeu de mots peut-être involontaire qui le fit sourire plus d'une fois, la Manche. Les paysages avaient succédés aux paysages et peu à peu se rapprochaient de ceux qu'il connaissait si bien. Imperceptiblement, il sentait la destination se faire moins lointaine, moins inaccessible. De plus en plus souvent il reconnaissait quelques mots des idiomes croisés en taverne ou au marché. Des échos du monde lui parvenaient, également. Questions d'élections, de guerre, d'hérésie, bref de tout ce qui faisait son monde.

Il n'en avait pas pour autant hâté sa marche. S'épuiser une semaine et avoir besoin d'un mois pour récupérer, voila une erreur de débutant que son âge ne lui permettait plus. Rationnellement, il avait tracé son parcours, se fiant aux voies marchandes, aux chemins de pèlerinage, droit vers le Nord, vers SA demeure, vers LEUR demeure. La Normandie avait certes toujours tenu un rôle de première importance dans son existence – il lui attribuait même parfois la cause de sa disparition – mais il savait que si la chimère pouvait se relever de l'absence d'un de ses membres – ait-il même porté le collier de Grand Maistre – une famille ne devait être privée si longtemps de celui qui dut en être le chef. Au vrai, une inquiétude bien plus primale le tenaillait. La Rose, dont il avait si souvent rêvé, pour laquelle il avait si souvent prié, restait muette. Rien dans les rumeurs reçues de France ne lui en parlait, alors qu'il se l'imaginait triomphante, célèbre. À nouveau comtesse peut-être. Et il n'aimait cela. Il se savait irrationnel – comment une régnante française eut-elle pu se faire connaître jusqu'en Valachie ? – mais cela ne suffisait pas à alléger son esprit.

Après les forêts des fils Aymon, les vallées s'étaient élargies, pour finalement ne plus laisser que des collines sous les sabots de ses montures. Les terres lui devenaient familières et un sourire s'inscrivait de plus en plus fréquemment sur son visage. La vitesse s'était accrue, d'ailleurs. Inutile de doser son effort quand on sent déjà l'odeur des remparts de son castel, quand on peut à nouveau parler français sans craindre de ne pas être compris. Il avait laissé, capuchon rabattu sur le visage, la cité au cinq clochers sur sa droite. Pas question d'être reconnu trop tôt, il tenait à faire son petit effet. L'humilité n'empêche pas un peu d'égotisme.

Le reste lui était revenu naturellement, sans réfléchir, longeant la Scarpe, toujours dissimulé aux yeux des passants. Reconnaissant les masures, les moulins, les cours de justice qu'il avait pour certaines rénovées, les champs et les glandées, tout ce qui, fut un temps, avait fait sa richesse et son prestige. Dans un état moins pire que ce qu'il avait craint un moment. Au moins Marchiennes n'était pas tombée sous la coupe de quelque bande de routiers. La forteresse se dessinait d'ailleurs, avec son profil si particulier, avec ses grosses tours rondes, les pieds des remparts qui baignaient presque dans la rivière et son assurance tranquille. À l'image de son propriétaire aurait-on pu dire.

Les dernières centaines de mètres sont avalées d'un pas énergique. Sa suite se laisse distancer, comme si elle ne voulait pas interférer dans ces retrouvailles.


- Ohla du castel. Laisserez-vous entrer le chevalier Guillaume de Jeneffe, vicomte d'icelieu ?
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeVen 4 Fév - 22:14

Terres paternelles. Qu'en connait elle? Pas grand chose. Elle y est si peu venue. Elle n'y a que très peu de souvenirs, comme elle a peu de souvenirs d'eux. D'elle. De lui. Ils ne sont que des fantômes quasiment inconnus, dont les noms célèbres raisonnent dans sa tête. Elle est leur sang à tous les deux. Elle est leur héritière. Elle est leur fille, tout simplement. Mais ce n'est là qu'un titre comme un autre, un rang comme un autre, fut il si envié par quelques uns. Pourtant, elle doit se conduire comme telle. C'est ce qu'on lui a enseigné. C'est ce qu'on lui a appris. Née pour les servir malgré elle. Née pour que brûlent de nombreux cierges à la gloire des de Jeneffe. Et pour récompense, elle n'a reçu qu'une simple baronnie. Quand enfin ces terres qu'elle foule seront à elle? Pour qui se prennent-ils ceux là qui prétendent qu'il n'est pas mort? Voilà des années qu'elle ne l'a pas vue. Voilà des années qu'il a disparu. Comment pourrait il être vivant? Et s'il était vivant, comment aurait il l'audace de revenir à nouveau...

Elle le hait. Elle a pourtant voulu suivre ses pas. Ne s'est elle pas engagée auprès du Perplexe? Engagée pour mieux s'en dégager par les aléas de la vie. Lassitude, fatigue. Elle est pourtant encore si jeune. Et pourtant si marquée; non pas physiquement, mais le mal est intérieur. La douleur s'est gravée dans son coeur d'enfant. Haïr, mais aimer malgré tout. Comme elle l'aime lui, son Faucon si silencieux. Trop silencieux. Mais c'est ainsi, et elle reste seule avec ses interrogations. Ce n'est pas si mal d'être seule au fond. Elle peut au moins échapper un peu à ce qui pèse sur ses épaules. Et elle est bien ici, en Flandres. Tout lui rappelle Eux. C'est un peu comme s'ils étaient encore là. Elle s'imagine marcher dans leurs pas, elle se les imagine allant ici et là, gérant leur domaine. Elle s'imagine...

Tout en errant, en essayant de se comporter comme la petite Vicomtesse qui devrait être. Le domaine fut beau. Elle a beaucoup donné pour tenter de lui redonner son éclat perdu sous la folie de la Rose. Comment a t elle pu en arriver là? Elle n'en sait rien. Elle ne l'a pas revue avant de mourir. Tout ce qui lui reste, ce sont de vagues souvenirs. Toute l'image qui lui reste d'elle a été barbouillée par les dires des gens de Marchiennes qui l"ont fréquentés. Oh, on ne lui a pas parlé ouvertement. Elle les a tout simplement entendues au détour d'un couloir, les rumeurs. Rose vieillissante, déclinante... Si belle pourtant. Mais tout cela n'a plus d'importance. Ce n'est qu'un morceau de passé. Fichue larme qui coule...Mais n'est-ce pas le vent qui vient agacer sa pupille?
Pas le temps de s'attarder de toute façon, elle ne peut se permettre de se la jouer enfant, même si elle a quinze ans. Elle ne peut se la jouer triste et mélancolique. Elle a bien autre chose à faire, comme s'en aller quérir les nouvelles à l'entrée du Castel. Certes, on se serait bien déplacer pour lui dire que non, pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Pas de visite, pas de questeurs. Pas de mendiant. Pas de villageois venu quérir audience. Mais elle avait envie de prendre l'air. Un peu. De s'assurer elle même que tout va bien. De s'assurer elle même de ses hommes. N'a t elle pas vu le Perplexe prendre nouvelles de ses licornes, qu'elles fussent
gradées ou non? C'est ainsi qu'on se gagne la confiance de ceux qui nous serve. Mais ce n'est pas là chose aisée. Ce n'est qu'une enfant. Et elle reste une demoiselle.

Pourtant ils obéissent. Même le vieux chef de la garde personnel du Vicomte lui donne de temps en temps des conseils, lui apprend quand il a le temps à manier l'épée et qu'elle en a envie. Quel poste bien ennuyeux que celui-ci... Personne en vue, juste le même paysage dont les couleurs fluctuent légèrement au fil des jours. Passionnant... Tout comme cette petite troupe qui arrive au loin et qui semble venir au Castel. Une troupe de troubadours sans doute. Les pécores n"ont pas les moyens de s'offrir un cheval de toute façon. Quoiqu'il en soit, ils se feront offrir le gîte pour la nuit : un peu d'animation ne sera pas la malvenue. Même si elle n'a guère envie de s'amuser, elle fera semblant, pour le plaisir des siens. Génial...


- Ohla du castel. Laisserez-vous entrer le chevalier Guillaume de Jeneffe, vicomte d'icelieu ?


Voix masculine à laquelle on ne saurait donner d'âge. Sourcil qui se lève. Regard interrogateur adressé au jeune garde qui fait ses premières armes et qui, bien entendu ne connait le Vicomte que de nom. Pour sa première journée, le voilà bien servi. Car en plus, il ne sait pas vraiment ce qu'il doit faire : un château n'est pas un moulin à vent. Et les ordres sont strictes. Les minutes silencieuses se succèdent et seuls les hennissements des chevaux et leurs sabots qui tapent d'impatience sur les pavés se laissent entendre. A t elle bien entendu? Ou voilà une fou qui n'a vraiment peur de rien. Il ne perd rien pour attendre. Potence sera vite dressée pour punir l'usurpateur. Mais la demoiselle est curieuse. Mais comment se satisfaire sans paraitre à découvert? En haut des remparts, nul doute qu'elle aurait eu une meilleure vue. Et même en courant pour gagner en hauteur, elle ne sera vraiment satisfaite. Sortir? Et bien la voilà son animation: pourquoi pas après tout? Bon il lui faut juste trouver de quoi se couvrir un peu. Visage dégouté : elle va devoir se contenter d'emprunter une cape bien puante d'un des hommes de garde. Ou alors, elle avisera. Bon, il va faire son taf ce jeune garde ou pas? Et c'est sèchement qu'elle le pousse pour aller à la rencontre du "Vicomte d'Icelieu". Oui, elle avisera.

- M... Mes... Messire... Veuillez décliner heu... votre nom...s'il vous plait. Ah... heu non c'est déja fait... enfin... non... Sacrée recrue tiens. La jeune féline soupire. Un bon coup de pied dans le postérieur lui ferait du bien à celui là: tu vas te bouger oui? Ah et cette cape qui pue le loup crevé! Tant pis. Elle est vraiment trop curieuse. Messire, je...

- Ne vous a t on pas dit que l'on coupait la langue aux menteurs et qu'on la donnait à manger aux loups? Voix posée et regard pers scrutateur. Pourtant elle reste en retrait. Elle n'a rien pour se défendre et de toute façon, en ce domaine, elle a encore beaucoup à apprendre. Et le gnouf bégayeur est payé pour mourir avant elle de toute façon. Bras croisés, cheveux d'un châtain roux étonnant, la demoiselle attend réponse.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeSam 5 Fév - 19:59

« S'il y a encore des loups ici, c'est que le seigneur ne se souc... » avait failli être sa première réponse, avant que son cerveau, qui cette fois avait travaillé assez vite, lui envoie le signal SILENCE ABRUTI C'EST TOI LE SEIGNEUR. ET T'AS PAS ETE UN MODELE DE PRESENCE!!! Puis son regard s'était porté sur la fille, et il avait manqué défaillir. Son cœur avait raté un, non deux, battements Et il avait dû se rattraper à l'arçon de sa selle avant que de pouvoir répondre. La gorge s'était asséchée d'un coup, et le champ de vision réduit au mètre cinquante qui s'affirmait comme la maîtresse des lieux.

Tout lui revenait en pleine face comme une quintaine. Elle avait survécu, franchi les obstacles de la jeunesse et se dressait face à lui fière et certaine de son fait. C'est elle qui lui rappelait son absence, son défaut. L'hésitation le tenaille. Se replier, reculer et disparaître. Il se trouverait bien un autre seigneur en besoin d'épées. Il disparaîtrait ainsi, sans que personne ne sache rien de lui. Admettre ses erreurs, fut-ce même face à celle qui certainement en avait le plus souffert, était une épreuve qui l'effrayait, il devait bien se l'avouer. Eût-elle été plus jeune, peut-être le chevalier aurait-il été moins effrayé des conséquences de ses actes. Or, là, c'était à une adulte, encore jeune certes, qui lui faisait face. En droit de réclamer des réponses, et d'exiger réparation donc.

Après un instant qui lui parut un siècle, il déglutit et, avant de répondre, glisse de cheval, lentement et en douceur, comme lorsqu'autrefois il revenait en ses terres au soir d'une journée ou d'une semaine d'ouvrage au Parlement, sans l'empressement martial des Licorneux qui était le sien à Fougères ou Angers. Comme lorsque l'attendait, le sourire aux lèvres, la comtesse de Scye et qu'augmenter l'attente ne servait qu'à accroître leur désir. Mais aujourd'hui, la situation était tout autre. Il s'agissait de ne pas être trop vif, car il ignorait ce qu'il allait advenir de cette journée.

Le garde est ignoré, il ne compte plus de rien. Il comprendra bien assez vite. C'est sa fille qui dirige les échanges. Enfin, il lui fait face.


- J'ai appris bien des choses Bérénice. Y compris à exercer justice, en mon nom, en celui des Flandres, en celui du roy de France.

Silence. Un temps. Laisser ses paroles se graver dans l'esprit de celle qui n'est encore pour lui que damoiselle de Lorgies.

« Mais j'ignore encore ce qui doit être fait lorsque l'on retrouve ses terres après plusieurs années sans avoir même pu s'en approcher à moins de mille lieues. »
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeSam 5 Fév - 20:21

Ne rien dire et observer, tout simplement. Et elle observe donc l'individu qui se prétend être le Vicomte des lieux. Le fou. Certains n"ont vraiment peur de rien. Peut-être a t il eu vent de l'énigmatique disparition du de Jeneffe? Peut-être s'est il dit qu'après toutes ces années, plus personne ne s'en souviendrait et qu'il pourrait ainsi prendre sa place, son titre, son domaine et ses richesses? Le triste sir se mettait le doigt dans l'oeil sans en avoir conscience. Parce qu'elle était là. Les gardes l'auraient probablement laissé rentrer. Très certainement le jeune garde perdu se serait empressé à retrouver ses supérieurs qui auraient su que faire devant cette arrivée que plus personne n'espérait. Mais elle était là, et l'étranger n'avait vraiment pas de veine.

Machinalement, sans s'en rendre compte, elle recula pourtant d'un pas. Un peu comme une protection contre elle ne savait quoi. Il y avait quelque chose d'étrange dans le comportement du Menteur. Elle ne le lacha donc pas du regard, suivant chaque mouvement qui dénotaient une certaine grandeur. Même le plus habile des gueux ou le plus arriviste des brigands ne peut avoir la grâce d'un noble digne de ce nom. Mais les troubadours n"ont ils pas de talentueux dons? Certes, mais souvent, ils en font trop en s'emballant en parodies ennuyeuses. Un noble qui n'a plus rien a perdre alors et qui s'est dit qu'il allait voler les autres? La situation prèterait à sourire, sauf que la demoiselle ne sourit que rarement et encore moins à cet instant.

C'est qu'il s'approche le bougre. Il ose. Et ce maudit garde qui reste bouche bée devant celui qui se revendique le Flamand. Voilà donc qu'elle ne peut pas compter sur lui au cas ou elle en aurait besoin. Il faudra qu'elle mette une chasse à ses hommes quand elle aura cinq minutes et que l'importun aura repris son envol pour un autre manège.



- J'ai appris bien des choses Bérénice. Y compris à exercer justice, en mon nom, en celui des Flandres, en celui du roy de France.

« Mais j'ignore encore ce qui doit être fait lorsque l'on retrouve ses terres après plusieurs années sans avoir même pu s'en approcher à moins de mille lieues. »


Et les mots claquent. Du moins son prénom. Un long frisson lui parcoure l'échine. Il ne fait pourtant pas si froid, ou alors elle n'a pas fait attention. Les yeux bleus sont devant les siens, pas vraiment proches, mais pas si éloignés. Faire comme si de rien n'était. Comme si ses mots n'avaient aucun sens. D'ailleurs, tout cela n'en a aucun. Elle. Elle parce qu'elle a bien autre chose à faire comme s'en aller voir au village dont quelques maisons ont récemment brûlées par inadvertance. Lui. Lui parce qu'il est censé être mort depuis longtemps. Lui? Foutaises. Le doux visage de l'enfant qui aurait du courir dans les bras de son père, se durcit et perd le peu de familiarité qu'il aurait pu dégager.

- Je vous déconseille de faire un pas de plus.
Votre audace a surement du être entretenue par les rumeurs de délaissement de ces terres.
Cela n'en ai rien.
Avancez encore d'un pas et c'est dans les géoles du Castel que vous finirez.


Claque sur l'épaule du gamin pour qu'il aille chercher ses compères afin qu'ils fassent le nécessaire. Ils ne doivent pas être bien loin, mais l'horizon est calme depuis des mois. Pourquoi donc rester sur le qui vive? La preuve, en cet instant ça aurait bien été nécessaire.

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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeSam 5 Fév - 20:47

La réponse ne se fait pas attendre. Elle ne faiblit pas, un simple pas de recul trahit une temporaire hésitation. Plus encore, elle envoie chercher du renfort. Soit. Mais ce ne sont pas ses anciens hommes qu'il s'agit de convaincre ici, si tant est qu'il en soit encore. D'abord Bérénice. Puis ce sera Daresha. Et quand, enfin, il sera redevenu leurs yeux celui qu'il n'a cessé d'être, il reprendra publiquement sa place dans la société de France.

Un doux sourire se dessine sur ses traits, et la voix se fait plus chaude, si cela se peut en des terres abonnées au froid piquant, hiver comme été. Pendant ce temps, la petite lionne ferme son visage, se faisant dure et cassante, comme pour impressionner son père.


- Tu me l'interdis ? Fort bien, soit. Je ne force pas les portes de ma propre demeure lors qu'on veut me les fermer. Je ne suis point de ceux qui agissent en empereur sur leur famille.

Ses bras, qui jusque là pendaient à ses côtés, viennent se croiser sur son torse.

« Même si ce ne sont guère les gardes qui me le pourraient empêcher. Soit je les ai formés, soit ils n'ont, heureusement pour eux, jamais fait les guerres dans lesquelles la Licorne ou les Flandres m'ont lancé. Est-ce seigneurie que d'envoyer ses gens à la mort devant l'inconnu ? »

Nouveau silence, rhétorique car il n'entend pas briser là.

« Or donc, tu m'interdis l'entrée de ma propre demeure, tu refuses de m'entendre. Soit. Je vais m'établir sur ses abords en ce cas. Mes hommes vont dresser trefs. Tu le vois, je ne suis pas venu seul. Et je reviendrai demain pour mander audience. Et après-demain si tu me la refuses. Jusqu'à ce qu'enfin tu acceptes de m'écouter, Bérénice Elisae Albane de Jeneffe, damoiselle de Lorgies depuis le 20 octobre de l'an de grasce 1456. Car tu ne pourras toujours me le refuser. Tu sais que l'on n'a jamais retrouvé mon corps. Tout au plus une épée. Tu ne peux ignorer qui je suis. Tu ne peux avoir oublié les promenades sur les remparts de Marchiennes ou dans les campagnes de Wavrin. Tu ne peux ignorer les traités rédigés de ma main ou par ma bouche qui reposent dans le trésor du donjon. Tu sais qui je suis car mon visage ne t'est pas inconnu. Nul ici ne l'ignore. Mais c'est de ton seul avis que dépend notre futur. Je resterai donc celé aux regards du peuple tant que leur seigneur putative ne me reconnaîtra pas comme son père ».
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeSam 5 Fév - 22:02

Petite féline qui s'agace et qui bouillonne à l'intérieur. Il ne fait rien d'autre que parler et pourtant, l'homme en face d'elle fait mouche, malgré tout. Oui, l'homme. Il n'est rien d'autre qu'un homme comme les autres, jusqu'à preuve du contraire. Comme les autres? Non pas vraiment, car peu auraient l'arrogance de prétendre à l'identité qu'il se donne. Il a l'air si sur de lui. Trop. Comment peut-il croire qu'elle se souvient de lui, de son visage? Son père n'a qu'un nom. Il n'a plus de visage. Et s'il a pu en avoir un, il ne s'est pas gravé dans sa mémoire: elle était bien trop jeune. Mais qu'il croit comme bon lui semble, il n'en tombera que plus brutalement.

Et si c'est elle qui tombait avant? Qui au final défaillait?
Attitude paternelle qui la trouble. Il n'aurait surement qu'à faire un pas, qu'à lui ouvrir ses bras et elle courrait y chercher refuge. Père... Papa sais tu combien tu m'a manqué? Non, tu ne m'a pas manqué. Comment le pourrais tu? Tu nous a abandonnées. Tu m'as abandonnée. Comment ose tu revenir? Finalement, c'est toi qui tombera. Vieux fou.

Grande respiration.
Père est mort.
MORT.


- Vous voilà bien sûr de vous à vous arranger maîstre légitime des lieux. Personne n'a jamais retrouvé son corps. Et cela fait des années que nous n'avons eu de nouvelles. Est-ce une raison valable pour tenter de vous faire passer pour lui et venir briser la tranquillité du domaine?

Vous jouer les beaux audacieux à glisser aux travers de vos propos des leçons de conduite... Mais de quel droit? Vous venez troubler mon domaine par votre présence douteuse et vos accompagnants. Devrais-je vous regarder et vous laisser faire?

Léger sourire qui tente de masquer l'incertitude qui commence à la gagner.

Les portes du castel ont toujours été ouvertes à ceux qui ont besoin d'un gîte et d'un couvert. L'hospitalité a toujours été maître mot. Mais il ne s'applique pas aux menteurs et vous semblez refuser de reconnaitre que vous en êtes un. Mon père a été porté disparu et il reviendrait après toutes ces années? Il oserait revenir comme une fleur ? Mon père est mort. Le Vicomte est mort. Je suis responsable de Marchiennes, jusqu'à ce que la royale hérauderie me reconnaisse enfin légitimement.

Regard en arrière pour surveiller ses arrières justement. Pour s'assurer qu'il ne pourra pas forcer le passage même s'il a promis le contraire.
- Vous et les votres, amusez vous donc à camper aux abords de mes terres. Plaisez vous à attendre, chaque jour que Dieu fera, je vous refuserais l'entrée. Et chaque jour, l'on surveillera chacun de vos faits et gestes.
Tourner les talons, et le plus vite possible. Avant qu'il n'en rajoute, avant qu'il ne sème dans son coeur et sa tête, encore plus, le doute. Il ne faut surtout pas lui montrer. Il faut au contraire briser cet importun et tout faire pour qu'il parte. Ne jamais lui donner raison. Ne jamais lui donner l'impression qu'il peut avoir raison. Et aboyer les ordres à des gardes un peu hagards et perdus. Certains l'ont connu, mais ils étaient jeunes. Les vieux de la veille ont eu la bonne idée de rester en retrait.
Tout fermer.
Tout sceller.

Qu'il aille au diable.
Et se précipiter dans un endroit ou elle sera tranquille, pour faire le vide. Ou au moins tenter de reprendre un peu ses esprits.
Et chercher ce qu'elle doit faire.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeDim 6 Fév - 3:02

Elle lui refusait tout. L'attention due à un vieillard. L'intérêt que l'on pourrait prêter à un homme qui se prétendait votre géniteur, tout ce qui en fait pourrait en faire un être humaine et non un vulgaire pécore tout juste bon à remuer la terre et à engraisser les vaches. Autant que les siens, même s'il l'ignorait, chacun des traits de sa fille touchait au but et le navrait d'autant. Elle lui refusait toute existence, le niait même. Elle l'avait oublié. Elle voulait l'oublier. Le sourire qui quelques instants plus tôt était paternel et encourageant s'était fait triste. Il retrouvait en elle un peu de la froide détermination de sa mère. Mais aujourd'hui, c'est lui qui en faisait les frais.

Mort, il allait devoir se battre pour redevenir vivant à ses yeux et enfin lui faire ouvrir les yeux sur le passé qu'il représentait. Ne la voyant partir, il put tout juste murmurer:
« Que ne l'eus-je préféré, la mort, à la peine qu'aujourd'hui je ressens. À mon absence qui vous a laissé toutes deux seules. Puisse Adrian avoir réussi là où j'ai failli... »

Les ordres qui suivent sont presque aboyés. Dans un galimatias de français et d'autres langues bien indéchiffrables. Le conroi fait demi-tour pour aller s'établir quelques centaines de mètres plus loin.

Premier, un mat est dressé, et sommé d'une simple bannière noire. Le vicomte est en deuil et refuse de se faire connaître d'autres que la lionne. On établit ensuite les trois tentes qui devront abriter la dizaine de gens qui composent la suite du chevalier, un feu est allumé et une douce mélopée s'élève doucement vers les cieux. Les cruchons passent de mains en mains car tous ont le mal au cœur. Nul d'entre eux n'est près de sa famille et tous la regrettent.

Il sera toujours temps de voir demain. En attendant, pleurons ensemble l'innocence perdue et l'espoir de lendemains qui ne chanteront pas. Advienne que pourra...
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeLun 7 Fév - 21:33

PNJ - Klaus - vieux garde de Marchiennes

Si le fantôme du Vicomte n'avait pas hanté ses pensées, il aurait posé sa démission depuis longtemps. Parce que la jeune donzelle, il fallait se la farcir, se la coltiner. Bref, la supporter. Parce qu'elle en avait du caractère et pire qu'un vieux cochon. Même son précepteur n'avait pas réussi à la dresser. Et pourtant il était réputé le bougre. Mais Mademoiselle avait réussi, un jour à prendre ses clics et ses claques et à fuir à l'autre bout de la France. Il avait donc fallu suivre, à contrecœur cela va de soi. Parce qu'il avait pas eu le choix. Et que ça l'aurait pas fait de lui en coller une : sur le papier c'était qu'un pécore alors qu'elle était quand même de sang noble. S'il songeait à canner un jour, ce n'était pas de cette manière là, mais plutôt honorablement. Alors il s'était improvisé garde rapproché, conseiller et confident parfois.

Ce n'était pas la panacée, mais au moins elle n'avait pas fait trop de conneries. Du moins l'espérait il. Et tout allait bien jusqu'à ce la donzelle sorte d'une longue retraite pourtant bien méritée. Enfermée avec des nonnes, elle ne pouvait pas faire grand chose. Sauf que voilà, tout a une fin, et la retraite lionnesque aussi. Il avait donc repris du service. Fort heureusement, ce fut en Flandres que la jeune Baronne décida de s'établir. Pour combien de temps, il ne le savait pas, mais qu'importe, au moins, il pouvait revoir sa gueuse et sa marmaille. Et puis, elle devrait y rester un sacré moment vu l'état de la Vicomté. La Folie florale avait bien mis à mal l'héritage du Flamand. Mais bon, la jeune fille semblait bien décidée à tout remettre en ordre. Quoiqu'il en soi, un mari. Voilà ce qu'il lui faudrait quand même.

Alors qu'il se demandait quand auraient enfin lieu les noces de la Lionne, des cris incompréhensibles vinrent lui raisonner aux oreilles. Et pourtant, ils n'étaient que deux à se présenter devant lui. S'il avait été aveugle, il aurait pensé qu'ils étaient au moins une dizaine tant les voix montaient dans les aigus aussi vite qu'elle descendaient dans les graves. Comme des voix de jeunes garçons en pleine mue. Et tout ça pour quoi? Au final il n'aurait pas su s'il ne les avait pas menacé de les pendre par la peau du coup. Et ils les menaça même de les faire peler vifs s'ils avaient le malheur de lui mentir. Car la nouvelle était de taille. Et il allait encore devoir se coltiner la jeune Baronne. Mais avant tout, il lui fallait réfléchir et ensuite s'assurer de la véracité des fais.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeLun 7 Fév - 23:16

[Le lendemain. Comment ça vous l'auriez parié ?]

Alors que le jour se dévoilait par-delà les nuages, le vicomte était réveillé par celui de ses hommes qui avait en charge cette mission. Une toilette, loin d'être sommaire bien que faite à l'eau froide, avait suivi pour qu'enfin il puisse se vêtir comme il le devait. Pourpoint de sable, sans fioriture mais neuf, bottes de cuir brun briquées du jour, culotte de sable également et cou dégagé de tout collier, comme pourtant il conviendrait à tout noble digne de ce nom.

Puis il était revenu vers le castel, seul cette fois, sans même la présence d'un cheval. Faire étalage de ses richesses était sans objet à ses yeux. Mais il n'entendait pas pour autant se satisfaire de l'indifférence de celle qui était, quoi qu'elle en pense, sa fille. La laisser l'ignorer l'éloignait de ce pourquoi il avait fait le chemin jusqu'en ses terres, alors qu'il eût pu poursuivre son existence loin dans l'Orient. Il attendait, recherchait et provoquait son jugement. Pour enfin se libérer de ses fautes, fut-ce même par la plus tragique des issues.

À nouveau il fait face aux guetteurs et à nouveau il les interpelle :
« Oh la du castel. Le chevalier Guillaume de Jeneffe mande audience à la damoiselle de Lorgies, sa fille, Bérénice de Jeneffe. Faites-le lui savoir prestement ».

Et il attend, jambes légèrement écartées, bras croisé dans le dos – comme s'il offrait son torse aux traits de la garnison –, regard pointé vers les plus hauts créneaux du chemin de ronde, comme si la lionne née d'une rose devait en surgir.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMar 8 Fév - 22:09

Parce que le lendemain, c'est fun aussi

Tourner comme un lion en cage. Voilà une expression qui lui seyait à merveille. Et elle avait fait bien plus de cent pas, tournant et retournant dans ses appartements, ruminant intérieurement tout en se perdant sans s'en rendre compte dans le castel, éludant sèchement toutes les questions Le concernant. La colère avait voulu qu'elle menace d'écartèlement quiconque oserait parler du Vicomte devant elle. Elle ne voulait pas en entendre parler. Elle voulait encore moins le voir. Mais les bruits de couloirs ont la vie dur et même les plus folles rumeurs allaient d'une bouche à l'autre en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Et le fait de ne pas avoir dormi de la nuit n'aidait en rien. Car comment aurait pu fermer les paupières comme si de rien n'était?

Et bien sûr, il avait promis. Et bien sûr, voilà qu'on lui annonçait qu'il demandait audience. Et voilà qu'elle allait lui refuser, comme elle même l'avait promis. Et elle tiendrait promesse malgré les tentatives du vieux Klaus de la faire changer d'avis : non mais de quoi je me mêle? Et qu'il n'aille pas à sa rencontre, où elle l'embrocherait avec plaisir. L'ordre étant valable pour tout le monde, accessoirement. Dans d'autres circonstances, la scène qui se déroulait aurait été romantique, touchante si les acteurs avaient eu d'autres qualités : un chevalier épris d'une belle et lui faisant la cour sans perdre l'espoir d'arriver à ses fins. Mais ce n'était pas le cas, seulement un père qui espérait pouvoir convaincre sa fille de lui ouvrir les portes de son domaine.

Serait-ce si facile? Au fond, n'en avait elle pas envie? Si, surement. Mais après tout non. Elle a pu s'en passer jusque là, pourquoi cela donc changerait aujourd'hui? Et ainsi donc tenta t elle de vaquer à diverses occupations pour la journée : essayer de se détendre dans un bain chaud. Se vêtir aisément, à savoir comme un homme, bien sûr. Mais cela lui allait plutot bien. Faire un tour de la garnison, jeter un coup d'oeil au jeune frison qu'elle avait désigné comme étant sa future monture personnelle. Et malgré tout se retrouver perchée sur le chemin de ronde dominant l'entrée. Et par conséquent lui.

C'est qu'elle aurait aimé tout simplement contempler le paysage tout en laissant un vent jouer avec ses mèches rebelles. Mais le paysage sera pour plus tard. Il fallait qu'elle garde un oeil sur lui. Et elle avait toute sa journée et bien d'autres de toute façon. L'inconvénient c'est qu'elle devait se rendre au village, mais le risque était qu'il en profite pour prendre ses aises. Et même en prenant les passages à l'arrière, elle n'avait aucune confiance en ses gens.

Joue ta complainte Chevalier, je ne cèderais pas.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMer 9 Fév - 1:26

Et elle apparut. Comme prévu aurait-on pu dire. Le surplombant comme elle surplombait le reste de la campagne. Position normale pour la dame des lieux, elle l'était moins pour la jeune enfant qui devait affronter son passé, et son père par la même occasion.

Le sourire se fait moins affirmé, plus léger, sur le visage du Flamand qui sait qu'il a désormais à parler. Leur deuxième rencontre est bien plus importante que la première dont il ne savait réellement qu'attendre. Tout est devenu plus grave en l'espace d'une nuit. Tout est devenu plus important maintenant qu'il a affronté la réalité de ce qu'il a créé. Il n'est plus question que de retrouvailles à peine repoussées, mais bien d'un réel duel entre deux personnes déterminées. L'une à retrouver son domaine, l'autre à protéger la froidure de son cœur dont elle a exclu toute réminiscence du passé. L'un d'eux allait devoir céder, et ce ne serait pas sans douleur ni sans larme. Une certitude ne peut se briser sans entraîner avec elle les remparts qu'elle a patiemment édifiés.

Aussi prend-il la parole. Quitte à les faire saigner, mieux valait ne pas retarder les effusions. De larmes ou de sang.


- Le bon jour, fille. Que me refusez-vous encore l'entrée de ce castel sans même me donner chance de me prouver à vous tel que je suis.

Un silence, à nouveau, parce qu'il ne sait plus, comme dans sa jeunesse, vomir des imprécations à pleins poumons sans reprendre son souffle.

« Tu me laisses pas te convaincre de ce que je suis. Je ne peux que te donner ma parole. Celle d'un chevalier qui a trop longtemps fait défaut à son serment. Je veux bien mourir pendu, comme un gueux ou un usurpateur. Mais pas avant que tu n'entendes ce que j'ai à te dire. Car là est aussi ton devoir de maîtresse des lieux. Tu ne peux... Tu ne dois juger avant que tous aient livré leur témoignage. Ce ne serait pas là faire honneur au nom que tu portes, ni aux valeurs de celle qui t'a mis au jour ».

Cette fois, le silence n'est pas pour aider le vieillard à reprendre contenance.

« Je suis aujourd'hui en ton seul pouvoir. La justice comtale perd toute vigueur sur les terres du vassal du comte. Je ne réclame que ton œil pour scruter mes dires. Laisse-moi m'adresser à toi. Pose question, et mes réponses te prouveront mon identité ».
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeVen 11 Fév - 20:58

Je mène et tu te démènes.

C'est qu'il insiste en plus! Au moins là, elle en a la certitude. Et il peut se brosser pour qu'elle le titre d'un "père" en guise d'une salutation qui se voudrait courtoise. Seul le titre de salopard lui conviendrait à merveille, mais la demoiselle sait rester polie. C'est que ce n'est pas une simple gourgandine. Et même un simple bonjour c'est déjà de trop. Et elle ne parle même pas du regard qu'elle daigne poser sur lui.


- Comment vous arrogez vous donc le droit de parler de ma Mère? Je vous renie ce droit. Laissez lui le peu d'honneur qu'il lui est resté.

Il n'y a nulle question à poser et nulle réponse à donner.
Si vous êtes celui que vous prétendez, comment osez vous revenir troubler ces lieux qui se sont passés de vous pendant tant d'années? N'avez vous pas assez blessé votre monde? Un Chevalier digne de ce nom ne le permettrait pas.
Allez tiens, prend ça dans les dents.

Pourquoi revenir ici et maintenant? Et bien si alors, pourquoi pas au moins répondre à cette question. Ici sont désormais mes terres. Ici sont désormais mes gens, ceux que vous avez abandonnés à un bien triste sort et désormais sous ma protection. Je leur ai promis entre autre, justice et justice je donne. Et je vous la donne a vous en étant clémente : n'etes vous pas là encore libre à tenter de déverser vos mensonges que je daigne écouter alors que mes gens ont besoin de moi?
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeVen 11 Fév - 22:16

Nul besoin de le cacher, il avait tiqué sur le « peu d'honneur qu'il lui est resté ». Le sourcil droit s'était levé bien haut, dans un signe d'incompréhension flagrant. Comment la rose pourrait-elle perdre son honneur? Et pourquoi parler d'elle au passé? Si Bérénice avait cessé là, il le lui aurait demandé. Mais elle avait poursuivi, lui réservant les traits qu'il avait longtemps redoutés, qu'il s'était lui-même infligés. Il lui fallait y répondre, sans refuser la culpabilité, sa culpabilité. Daresha viendrait ensuite. Elle passait derrière sa fille comme elle venait après la Licorne, il y a bien des années de cela.

- Si effectivement ils ont besoin de toi en ce moment, alors que perds-tu ton temps avec celui que tu traites de menteur? Duel de méchancetés: Un partout, balle au centre. Un chevalier est aussi celui qui revient affronter ses erreurs, ses échecs et leurs conséquences. Pas celui qui reste loin pour ne pas avoir à les supporter et à admettre sa propre culpabilité.

Une pause, avant d'avancer en terrain miné.

« Tu le sais certainement, il y a bien longtemps que j'ai été enlevé, sans pouvoir m'échappé. J'ai été enchaîné cinq années, du moins c'est ce qu'il m'a semblé, à diverses galères, tel un esclave. Et il m'a fallu le reste de temps pour revenir devant toi. J'ai dû payé ma libération par le service des armes. Et ce sont les armes qui ont retardé mon retour. Je ne cherche nulle excuse, car je sais que je ne fus pas aussi rapide que je l'eus voulu, ni que je l'eus dû être, pour une série de raisons que je te détaillerai, si tu le désires. J'ai failli en bien des moments, en bien des lieux, à un serment qui est bien plus que celui de chevalier, qui était celui fait à ta mère, et qui me lie également à toi. C'est l'époux et le père qui ne doit blesser personne et non le chevalier qui ne doit que servir son seigneur sans craindre pour sa personne. C'est pour cela que j'ai tenu à revenir à Marchiennes. Pour enfin pouvoir apporter une réponse à l'absence qui doit tant vous avoir fait souffrir et continue visiblement à le faire.

Que m'importe, au final, de perdre le titre de vicomte de Marchiennes si je sais que, sans même m'avoir pardonné, tu as reconnu en moi celui qui fut et est encore, quel que soit le mépris que cela suscite chez toi, ton père ».
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMer 16 Fév - 21:39

Blablablabla.
Cause toujours tu m'intéresses. Tu m'indiffères. Ton histoire n'est que mensonge. Tu n'es que mensonge. Tout n'a toujours été que mensonge. Du vent, de vagues souvenirs. Des bêtises. Ne pourrais t'en retourner et partir? Tout serait tellement plus simple.
Mais la simplicité, tout le monde le sait, c'est nul. Et il a, semble t il, décidé de ne pas la lâcher. Mais elle reste stoïque, la jeune lionne, faisant un instant mine de bailler, lui signifiant par là même qu'il l'ennuie. Mais quelle idée a t elle eu la de l'écouter? la curiosité, c'est nul.

L'époux. Elle en aurait presque rit. Se croit il encore époux? N'a t il point eu vent, au fil de son voyage jusqu'ici, que la Rose était morte? Qu'elle avait plongé dans la folie au point de détruire tout ce qui l'entourait? Ou alors il joue la comédie. Voilà un élément qu'elle n'arrive pas à déterminer. Se pourrait il qu'il fasse vraiment comme si de rien n'était? Comme elle a envie de lui crier en cette instant qu'elle est morte. A cause de lui. Et qu'à cause de lui, elle l'a délaissée. Qu'a cause de lui, elle n'a pas rempli son devoir de mère. Et qu'à cause de lui, elle, petite vicomtesse en devenir, s"'est retrouvée toute seule. Mais se serait là preuve de faiblesse. Il doit voir par lui même les traces de la folie florale. Il doit apprendre par lui même. Il doit éprouver cette souffrance dans laquelle il les a laissées se noyer.


- J'ai affaire. Mais vous pouvez encore rester et parler si vous le souhaitez. Le silence sera très certainement un bien aimable interlocuteur et une bien aimable compagnie qui devrait vous convenir. Et sans un dernier mot, la jeune fille s'éclipse. Besoin de prendre l'air. Besoin de sortir de ces fichus murs. On l'attend. Elle doit remplir ses obligations. Malgré les risques qu'il y a, qu'il reprenne possession du castel. Bon, elle menacera les siens d'un bon arrachage d'entrailles s'il le faut, et même s'ils se doutent qu'elle ne le fera pas.

Claquage de doigts, les ordres sont murmurés pour éviter qu'ils ne soient entendus au dehors. Deux hommes s'agitent et se pointent avec trois chevaux. Elle sortira par la porte principale. Elle se montrera a sa vue, dominante du haut de sa jeune monture. Le dos droit, le port de tête noble, jeune rappel de sa défunte mère. Jeune pucelle qui ignore tous des charmes qu'elle peut dégager, tant la gente masculine ne l'intéresse guère.
Je te nargue. C'est d'ailleurs pour cela que je te toise.

Mais qu'est-ce que j'attends à te regarder?
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeJeu 17 Fév - 1:14

Il la regarde esquiver les difficultés, les zones d'ombre qu'il n'a laissé que pour faire naître en elle la curiosité. Il contemple l'échec de sa dialectique. Il retrouve en elle une part du sens politique qu'il a si souvent dû affronter. Il en sourirait presque, sans les circonstances dramatiques dans lesquelles il se débât. Mais il va falloir changer d'approche, surtout. Car, comme le dit le proverbe, il n'y a de pire sourd qui ne veut entendre.

Puis elle s'éclipse, levant là la discussion. Encore une fois, il sourit sous cape de la voir ainsi agir comme si la conduite des actions était sienne. Comme si la présence du chevalier n'avait nulle emprise sur la conduite des affaires de Marchiennes. Mais ce jeu des apparences cache bien autre chose. Dans l'affrontement se dessine le futur des relations entre le père et la fille. Elle est déterminée, protégée par son armure de certitudes qu'il cherche à ébrécher.

Le choc frontal, le plus violent, le plus redoutable, voila l'option qu'il choisit. Quitte à les laisser tous deux sur le carreau. Mais qu'enfin sorte la vérité.

Patience. Et attendre qu'elle revienne à lui, car il ne reculera pas. Et c'est par la première issue qu'elle fait son apparition, digne seigneure des terres de ses aïeux, montant cheval, le front haut, comme tout souverain se doit d'apparaître à ses gens. C'est là qu'il attaque, quand elle est à sa hauteur et qu'elle devra s'arrêter pour entendre la suite de ses dires qui l'insupportent tant.


- Est-ce là ce que l'on t'a appris ? Refuser d'écouter quand bien même tu entendrais. Te considérer seule détentrice de la vérité sans prêter oreille à l'Autre. Peste soit des deniers ainsi gaspillés en éducation si c'est là tout ce qu'ils t'enseignèrent. À quoi donc t'a-t-on laissé si c'est pour avoir une telle attitude. Est-ce là l'héritage de ta mère ? Est-ce là la façon dont tu veux te faire connaître ?
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeVen 18 Fév - 21:38

Grand dieu, si elle le pouvait, elle le ferait passer sous les sabots de son cheval. Mais cela ne se fait pas. Et elle n'en a pas envie au fond. Juste à nouveau cette envie de fondre dans ses bras pour y briser la solitude qui l'entoure. Mais elle ne cèdera pas. Jamais. Mais les mots du chevalier claquent, alimentent le feu vacillant de son coeur. Il est allé loin très loin. Trop? La donzelle serre difficilement les dents.

Regard pers qui s'assombrit.


-Comment osez vous faire allusion à ce que l'on m'a appris? Ce que l'on a daigné m'enseigné, c'était là votre volonté! Vous êtes parti en la laissant sombrer dans la folie. Par votre faute l'on m'a laissée sous le joug d'un précepteur de votre connaissance!

Le seul héritage de ma mère fut la solitude et l'abandon. Et tel héritage fut le votre à mon égard.
Vous m'avez fait élever par un homme qui n'a eu de cesse de m'apprendre à devenir une bonne et obéissante épouse en vue d'un mariage d'intérêt. Me taire et obéir. Voilà ce qu'on m'a ordonné. Voilà ce à quoi votre absence a contribuer.

Ce que j'ai appris, je l'ai appris seule. J'ai appris a ne me fier à personne et selon la vérité qui est mienne. Vous me faites la leçon? Allez donc voir ailleurs. Vous avez contribuez à vouloir me briser mais je ne le suis. Et je ne vous donnerais pas cette satisfaction de savoir que votre fille est douce et obéissante. Ne revez pas, je ne vous ouvrirais pas les bras.

Repartez donc avec vos leçons, vous n'avez pas à m'en donner, encore moins sur la façon de me faire connaitre. C'est vous qui avez fait ce que je suis et qui avez contribué aux défauts que j'aurais.

Maintenant, il est assez, vous n'aurez plus mon écoute.
Rappelez vos hommes et partez, vous n'etes pas les bienvenus ici.


Yeux qui piquent mais refus de pleurer devant lui.
Talons qui se plantent dans les flancs d'un animal piaffant et elle s'arrange pour le bousculer et s'enfuir au galop sans attendre ses gardes et sans attendre non plus que les portes soient fermées.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeSam 19 Fév - 2:59

Et cette fois, c'est elle qui met un terme à la discussion. C'est elle qui lui répondait; qui l'accusait, qui le reconnaissait coupable. Qu'importent les échecs de l'éducation ? Qu'importe que son absence ait laissé précepteurs et matrones libres de prendre des options qu'il aurait sanctionné avec la dernière rigueur ? Ce qui se jouait excédait de beaucoup les années de jeunesse. C'était son futur qu'il écrivait. Voire peut-être leur futur...

Et en la voyant s'éloigner, c'est ce « leur » qui vient se graver dans sa mémoire. Elle a abaissé ses défenses pour l'attaquer sur son propre terrain, sur son rôle à lui dans son existence à elle. Comme si l'absence, plus encore que la présence, pouvait influer sur une vie. Comme si ne pas agir était, malgré tout, une action. Quoi qu'il en soit, sans pouvoir dissimuler le sourire né de la tentative, maladroite et certainement avortée, d'assassinat, le vicomte prenait la direction de la cour de Marchiennes.

Il ne s'arrête qu'au devant de la grille. Un claquement de doigt et c'est une épée qu'on lui apporte. Un autre et ce serait le gambison et les plattes. Mais il ne va pas plus loin. Il ne garde que sa lame engoncée dans son fourreau et passe les remparts, sous le regard hésitant des gardes. Effrayés ou impressionnés, à moins qu'ils refusent simplement de prendre une place dans un conflit qui se joue bien au-dessus d'eux.

Ce n'est qu'au milieu de la cour qu'il cesse sa marche, se retourne, se dévêt pour ne rester que torse nu, libère son épée de sa gangue, en plante la pointe dans le sol et repose ses mains sur le pommeau. Quand elle reviendra, elle le trouvera toujours là, presque désarmé, spectateur d'un futur dont ils ont défini l'un des itinéraires.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeDim 20 Fév - 12:21

Ils ont entendu, ils ont discuté. Ils se ont interrogés et affolés aussi sur les rumeurs réelles du retour impossible du Maître. Ils veulent tous savoir, ils prétendent d'ailleurs tous savoir et c'est à qui aura le dernier mot. Et pourtant, cela fait à peine plus d'un jour que le Vicomte s'en est revenu. Comme quoi tout peut aller très vite. Le Castel, après s'est éteint sous la folie florale, se réveille à nouveau. Reste juste à savoir si ce réveil lui sera bénéfique.
La Comtesse est morte depuis des années déjà, mort acceptée comme un soulagement, cérémonie sans grandes pompes et sans grands hommages, comme si la Dame dut vite être oubliée. La jeune héritière aux nombreux défauts d'une jeunesse étrangement meurtrie alors qu'elle aurait du tout avoir du fait de sa noble naissance a tenté de reprendre les rênes fragiles d'un cheval lancé plein pot galop. Et lui il revient comme une cerise sur un gateau.

Soupir.
Le vieux Klaus n'a jamais été un grand fan de comédie et de tragédie, activités théâtrales qu'il laisse bien volontiers à une noblesse souvent pathétique et loin de ses obligations. Si le monde pouvait être rose comme un bonbon, il l'aurait su depuis longtemps. Mais rêver à des utopies ne sert à rien. Il faut plutôt agir, mais par moment, cela est une épreuve divine bien difficile. Et c'est le cas présentement. Il a vu la Damoiselle affronter son destin puis s'en aller, laissant ses deux accompagnats bien hagards d'interrogations sur ce qu'il devait faire. Il a vu les deux recrues en poste à l'entrée principal du Castel ne pas remplir leur devoir et laisser grandes ouvertes des portes qui étaient censées être clauses. Il a tout simplement vu un homme armé s'avancer et se figer en une statut au milieu d'un cour vide, qui va très probablement se remplir de serviteurs curieux et intrigués, qu'il faudra chasser avec la plus grande rigueur même si le coeur ni sera pas.
Bonne ou mauvaise chose?

Il n'y a ni de bonne, ni de mauvaise réponse.
Il est chez lui après tout, le Vicomte. Mais lui, qui a prêté serment à la jeune lionne, doit tout de même garder un oeil sur lui, au cas ou. Sauf que s'il a bien vieilli, le Chevalier n'a apparemment rien perdu de sa force d'antan. Etonnant, mais qui sait ou il était toutes ces années? Cela ne le regarde pas vraiment. Alors il se contente de faire comme si de rien n'était, assis sur son tabouret dans un coin de la cour, nettoyant négligemment son épée dont il n'a pas l'intention de se servir. Mais il doit faire son travail pour éviter le pire sans savoir ce que le pire pourrait être.

Fichue journée.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeLun 21 Fév - 22:53

Partir loin, le plus loin possible, même si le plus loin à l'heure actuelle, c'est gagner le proche village afin de connaitre les doléances de ses gens. Elle n'aura pas la tête à les écouter, mais elle devra se concentrer. Le moulin a brûlé ainsi qu'un entrepôt; pas de pertes humaines, mais une énorme perte financière et un risque de famine non négligeable. C'est qu'avant son arrivée, la gestion des terres n'était guère brillante. Ce n'est pas que tout tourne au mieux, mais c'est beaucoup mieux qu'avant. Elle devra organiser rapidement un ravitaillement en matières premières pour éviter de tomber au dépourvu et que de vils marchands n'en profitent pour faire monter les prix. Pourvu que les beaux jours ne tardent pas trop et que la saison soit bonne pour les champs. Et puis, il y a le moulin. Qui doit payer? A dire vrai, elle n'a jamais rien su sur les limites des obligations d'un noble. Certains en font trop, d'autres ne font rien. Mais pourquoi les laisserait elle se débrouiller? Et puis les finances sont plutôt bonnes. Et puis, il y a au fond de ce coeur capricieux, la générosité de sa mère, qu'elle veuille ou non le reconnaitre.

Et donc la journée se passe ainsi, les affaires s'expédiant les unes après les autres. En rentrant elle aura complètement oublié ce qu'elle a fait. Au pire, si un villageois venait à être mécontent, elle serait au courant et règlerait le problème. Enfin, elle avisera à ce moment là, car sur l'instant, elle n'a qu'une envie: rentrer. Non pas rentrer, juste s'embarquer dans une chevauchée sans fin sans se préoccuper de rien et sans se douter que les deux pauvres gardes qui lui collent aux basques ont le sang en feu d'énervement. C'est ce s'il lui arrive quelque chose... Insouciante, comme sa mère. Faites pas ci, faites pas ça. Ne pourrait on pas lui foutre la paix? D'ailleurs la demoiselle s'éclipse. Ce n'est pas deux incompétents qui vont l'en empêcher : c'est qu'elle a déjà réussi a fuir un précepteur trop sévère. Ils la chercheront à travers tout le village et finiront par rentrer bredouilles. Ils se feront très certainement rosser par leur chef, mais qu'importe. Ce n'est pas qu'elle ne s'intéresse pas au sort qu'elle risque de leur faire subir, mais elle a juste envie de liberté.

S'il y a bien un cours auquel elle a été assidue lorsqu'elle fut en droit de prendre des cours, c'est bien ceux d'équitation. Et là encore, elle tient de sa mère. Mais inutile de lui en faire mention sous peine de s'attirer ses foudres infantiles. Quoi de plus agréable et indescriptible que de sentir sous ses cuisses, les flancs tremblants d'une monture qui ne demande qu'à se qu'on lui lâche la bride? Rien de plus doux que le vent de la course sur le visage d'une enfant qui n'a encore connu d'autres caresses sur sa joue et encore moins celles d'un époux ou d'un amant attentionné. Mais comme tout, la route à une fin. Le village n'était pas loin, surtout à une cadence infernale et déraisonnable. Dommage. Mais il lui faudra bien affronter son avenir, tôt ou tard et le plus tard sera le mieux. Mais pas avant...
Pas avant quoi? Les rênes sur le mort se sont durcies et le dos s'est redressé. La cadence a plus que ralenti, passant en quelques secondes d'un galop effréné à un pas bien lent. Mais ne serait-ce pas pour jeter un coup d'oeil au camp de fortune de son père, installé non loin du Castel? Mais pour quoi? Par curiosité? Pour espérer l'y voir? L'entrevoir au moins? Sauf qu'elle est loin de se douter que le Chevalier a pris ses aises. Et si c'était pour surveiller ce qu'il se mijote là bas? Parce que non, elle n'est pas naïve. Comme si des hommes armés installés à proximité d'un château allait se contenter de faire de la causette et de la broderie. Et si elle n'est pas naïve, elle reste tout de même fort inconsciente, car que peut elle être d'autre en cet instant où, seule sur sa monture, elle s'arrête face au campement litigieux?


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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMar 22 Fév - 20:23

C'est peu dire que l'arrivée avait suscité au sein du camp une activité inversement proportionnelle à celle que déployait le vicomte dans la cour de son castel. Car si ce dernier avait patienté immobile toute la journée, n'ayant comme mouvements que ceux que provoquaient les éternuements qu'il ne pouvait s'empêcher d'émettre – en même temps, à rester torse poil en plein milieu d'une journée d'hiver vous ... –, les hommes qui le suivaient depuis maintenant des centaines de lieues, et plus de jours encore, n'entendaient pas rester inactifs. Pas qu'ils soient étrangers au froid et aux conditions extrêmes – au vrai les Flandres passeraient même pour un climat favorable à leurs yeux – mais bien qu'ils avaient à faire. Nul parmi eux ne comprenait le chevalier, à l'exception de Georgi, qui baragouinait assez de français que pour se faire entendre de leur nouveau maître et d'ainsi faire office d'interprète. La situation leur avait cependant paru assez claire. Guillaume avait à faire et on ne savait combien de temps cela prendrait. Autant prévoir donc et, après avoir déployé les tentes, se remettre aux activités normales d'une petite compagnie en marche. Vérifier les coffres, aiguiser les armes et outils, huiler les pièces d'armures, nettoyer les vêtements et les toiles trop sales, nourrir et peut-être soigner les bêtes de somme. Dans un brouhaha relatif, les ordres, les blagues et les conseils s'échangeaient, sans tenir compte de l'extérieur.

Aussi, quand la Lionne vint se planter devant eux, le silence s'imposa rapidement. Mais brièvement. Le temps qu'ils se regardent l'un l'autre, sourcils puis épaules levés, et que tous comprennent que, pestedieu, ils ne comprenaient rien. Et le Georgi qui était occupé à vidanger son intestin. Pour une fois qu'on avait besoin de lui, il était même pas foutu de se montrer...

Donc, c'est le plus serviable, téméraire, inconscient, dévoué (barrez la ou les mentions inutiles) qui se dirige vers la donzelle, pour lui faire comprendre, à grands renforts de gestes des deux mains et d'un dialecte perçu comme abscons dans cette partie de l'Europe que :
« Zevaliéé, pala, lui, sato ».

Bon, si la Jeneffe a aussi zappé ses cours de tolérance à l'étranger, ça risque de barder pour son matricule, au gougnafié...
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMar 22 Fév - 22:21

Regarder, examiner, chaque visage marqué par une vie dure, chaque geste, chaque arme. Devant elle s'anime un camp de mercenaires qui n'attendent qu'un mot pour lancer très probablement une attaque contre le château. Ils doivent savoir se battre. Ils doivent savoir manier les armes. Pour sûr, le Vicomte n'accepterait jamais des hommes sans qualités auprès de lui. Surtout pour assurer sa défense. Mais est-il vraiment question de défense ici? Il est de l'autre côté de la barrière, du côté des attaquants. Il doit vouloir très certainement reprendre ce qui lui appartient. Il en aurait le droit, sur le papier du moins. Mais au fond, en a t il vraiment le droit? En tout cas, sur son coeur, elle ne lui fera pas le plaisir de la facilité.

Allure très certainement hautaine. Méprisante peut-être. Non pas méprisante, elle n'a encore jamais pratiqué cette activité. Elle est jeune, encore si jeune. Trop pour se trouver ici face à des étrangers. Elle devrait être ailleurs, là bas, au château, dans un des petits salons à se faire bercer dans les bras de son Père. Mais ce n'est pas le cas. Elle est là, tout simplement là, à se demander ce qu'elle doit faire. Rentrer? Entamer le dialogue? Super idée, ils n"ont pas l'air de causer bien françois. La preuve, elle n'a pas compris ce que l'autre baltringue vient de lui dire. Ca promet. Ils ne vont jamais lever l'ancre par eux mêmes. de toute façon, elle n'a rien contre eux, seulement contre celui qui les a amenés ici.

Bon, il faut quand même tenter. Et si ça ne va pas, elle pourra toujours planter ses talons dans les flancs de son cheval. Pas folle, la guêpe quand même. Elle s'avance de quelques pas, comme pour mieux se faire comprendre. C'est beau l'espoir non. Mais bon, elle dit quoi là? Déjà, lever la main en guise en salut et pour montrer qu'elle n'a rien de belliqueux.


- Faites chercher votre interprète, j'ai a vous parler. et vas y que je décompose bien les syllabes pour espérer entamer une discussion bien difficile.
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMer 23 Fév - 2:28

Soyons clair, dans le cerveau de l'interlocuteur de la Lionne, c'est la secousse des neurones. Déjà, pourquoi elle essaye de lui apprendre comment on salue les gens ici ? Il y avait pas plus urgent à faire ? Genre les laisser tranquille... Puis en plus elle essayait de lui parler, dans ce réflexe de pur touriste parisien de parler lentement français en étant persuadé que le vendeur de frites de Twin Peaks deviendrait subitement bilingue. C'est peu dire que l'incompréhension se peignait à gros coups de pinceau sur son visage.

- Pala, pala, sato, sato. C'est à peu près tout ce qui sort de sa bouche, pour le coup. Mais visiblement, ses gestes ne sont pas assez clairs. Elle comprend pas qu'elle doit se radiner au castel et pas les emm... déconcentrer avec sa présence?!?!?!

Vous noterez que sur le coup, il est aussi fin que la Jeneffe dans sa persévérance à se faire comprendre de gens qui, manifestement, n'entravent rien à ce que vous leur dites. Puis change de technique. Tout doucement, avec des gestes volontairement très lents, pose la main sur une rêne de la cavalle et tire légèrement. Direction le château. Ca, elle devrait comprendre...
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMer 23 Fév - 20:48

S'il y avait bien un truc à ne surtout pas faire c'était celui là. Et même si le barbare a pour excuse de ne pas connaitre la jeune donzelle, il n'a...aucune excuse. Car la jeune baronne n'aime pas qu'on lui montre ce qu'elle doit faire, quand bien même il serait fort bienvenue qu'elle le fasse. Car oui, elle devrait s'en aller d'icelieu. Mais le problème c'est qu'elle n'en a pas envie. Parce qu'elle doit leur faire comprendre qu'ils doivent décarrer vite fait bien fait, parce qu'ils n"'ont pas leur place ici. Et que de toute façon, leur maître ne reviendra certainement pas les voir vu qu'il finira très certainement pendu à une corde. Fin, en théorie. Puis bref, ils doivent partir, point barre.

Et donc la jeune demoiselle n'apprécie pas qu'un illustre inconnu tire sur les rênes de sa monture pour l'envoyer doucement paître. Et elle apprécie encore moins le frôlement du monstre contre le bout de sa botte. Or donc, la jeune héritière, dans un mouvement d'insatisfaction, reprend sèchement ses rênes - oui elles sont à elle d'abord - donne un très léger coup de pied en direction de l'importun étranger pour le chasser. Non mais pour qui il se prend? On ne l'approche. le seul qui pourrait l'approcher et la faire plier est à l'heure actuelle bien loin, sans doute en train de l'oublier tandis qu'elle se nourrit de lui dans ses rêves, sans se douter que cela serait réprouver par la morale et les moeurs. Elle devra bien un jour l'oublier, après tout, il n'est que son demi frère. Mais passons, ce n'est pas l'heure de rêvasser. Il faut leur mettre les points sur les I.

Et ainsi, la poupée saute à bas de sa monture sans se douter un seul instant des risques encourus, et s'avance au sein du campement sommaire. Inconsciente. Mais le mot n'est pas assez fort. Elle n'est pas armée et chacun peut le voir. En fait, elle n'a à son côté qu'un poignard que le chevalier aurait reconnu au premier coup d'oeil, le poignard qu'il offrit à la Rose lorsque la Comté était en temps de troubles. Elle n'a rien d'autre sur elle, que son innocence malgré elle provocante. Car qui pourrait résister à la présence d'une jeune fille sans défense? Une gourgandine n'aurait probablement pas fait long feu, au milieu d'hommes qui n'ont peut être pas vu de femme depuis un moment. Mais là, ce n'est qu'une jeune fille dont la pureté en ferait pâlir plus d'une, tant de filles pourtant bien nées, se sont laissées entraîner dans l'impudeur et l'interdit. Et là, c'est la fille de leur chef, trésor qu'il peut être possible de convoiter mais sans toucher. Et la jeune pucelle de ne pas se préoccuper de ce qu'elle pourrait provoquer.


- Bordel! N'y en a t il pas un qui parle françois ici? Allez le chercher c'est un ordre!
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMer 23 Fév - 21:42

Et comme de bien entendu, c'est à ce moment – presque – précis, mais ne brisons pas la magie de la narration, que Georgi revenait, tout guilleret et plus léger. Le campement aurait été plus proche qu'on aurait pu le voir finir de remettre son attirail en place. Mais on épargnera cela aux protagonistes, et en particulier aux yeux encore purs de la jeune héritière. Puis, soyons honnêtes, décrire le grattage de testicules fait pas partie des domaines de prédilection du narrateur.

Or donc, le seul espoir de voir cette histoire avancer vers une issue – mais est-ce vraiment le but des marionnettistes ? – revenait joyeusement, sans trop s'attendre à rencontrer la fille de son maître, faisant des pieds et des mains, ou plutôt des consonnes et des voyelles, sans s'entendre répondre rien que le silence curieux et vaguement anxieux d'une compagnie d'hommes qui – Aristote soit loué – avaient pu se réchauffer autre chose que le cœur la veille de leur arrivée. Le vicomte, qui n'était pas né de la dernière pluie, avait préféré éviter tout débordement, sans mauvais jeu de mots, envers les villageoises des alentours en leur offrant sur ses propres deniers quelques professionnelles de la chair.

Distinguant vaguement des mots qui ne lui étaient pas inconnus – était-ce bordel, françois ou ordre ? –, l'interprète formé sur le tas reprit une contenance plus adaptée aux circonstances et s'avança vers la pucelle, un sourire avenant sur sa ronde figure.


- Le bonjour, damoiselle. Je suis Georgi et je parle françois. Que nous voulez-vous ? Cherchez-vous votre père? Il est au château. Il vous y attend.

Préciser qu'il y était sans armure ni gambison, armé d'une seule épée lui semblait tout à fait hors de propos. A moins qu'il ne sache pas le dire. Ou qu'il veuille se débarrasser de Bérénice. Bah oui, elle aurait le giron plus accueillant, la croupe plus fournie et l'œil plus aguicheur, c'eut été autre chose, mais là elle offrait rien de physiquement intelligent. Si ce n'est la promesse d'un retour de l'épée du chevalier direct dans la tronche. Ce qui, vous en conviendrez, n'a que très peu de pouvoir de séduction sur tout homme normalement constitué, ce que Georgi avait pu juger être au moment de sa visite du tronc d'aisance...
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MessageSujet: Re: Quo vadis?   Quo vadis? Icon_minitimeMer 23 Fév - 22:25

Une autre qualité hérité de sa mère, une taille, si ce n'est petite, pas très grande non plus. En fait, elle n'avait pas tenu de son père de se côté là; mais au moins, elle ne pouvait pas effrayer quelques prétendants qui n'auraient apprécié d'avoir une épouse plus grande qu'eux, même si certains se plairaient de passer pour des nains de jardins déformés. Mais heureusement ou malheureusement, la taille n'influe pas sur le caractère de l'individu. Et la jeune fille escomptait bien le faire savoir. Les bras croisés sur sa menue poitrine, elle se redressa de tout ce qu'elle pouvait pour espérer impressionner le pseudo interprête.

- Et bien c'est pas trop tôt! siffla t elle mécontente.Et pour votre gouverne, ce n'est pas mon Père. Juste un menteur et un affabulateur.

Par ailleurs, si vous ne voulez subir le sort qui l'attend, vous allez démonter le camp illico presto.
Vous n'avez aucun droit de siéger ainsi sur mes terres.

Si vous n'obtempérez pas, vous craindrez pour vos arrières.

Le ton est sec. Mais le problème qui va très certainement se poser, c'est que l'autre a beau être traducteur, il va sans doute rien piger, car il n'a très certainement pas fait ses classes dans les plus grandes universités du Royaume. Mais ça, elle n'y pense pas. Elle pense seulement au fait que le Chevalier n'est pas là. Elle pense seulement au fait qu'elle vient de réaliser qu'il n'était pas là. Et ou pouvait il être? Surement en train de reprendre ses aises. Et bientôt ses hommes l'aiderait. C'est fou ce qu'un jeune esprit peut être fructueux non? Mais ça l'énerve quand même. Et elle se sent prise au dépourvu, ce qu'elle n'apprécie pas du tout. Jouer encore les dures ou s'en aller affronter le Chevalier qui n'attend que ça? Et ce face à face promet d'être des plus terribles. Elle doit lui montrer qui elle est et ce que lui n'est pas.

Sourire narquois sur ses lèvres fines et pâles. Idée saugrenue et idée de jeune fille un peu perdue. On gère comme on peut, mes braves gens.


- Allez je vais être d'humeur aimable. Laissez vos armes ici et vous aurez le droit d'assister a la pendaison de votre chef! Pendaison? Sauf qu'elle préfèrerait lui planter une épée dans le coeur. Faudra en trouver une le moment venu. Et hop demi tour décidé, j'en profite pour bousculer le gardien temporaire de monture et je repose mon postérieur sur ma selle. Et on s'en retourne au castel. Il y en a un qui doit avoir fini de cuir. Et en plus la nuit va pas tarder a tomber.
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